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boris cyrulnik - Page 8

  • Identifiée par le bonheur.

    Il arrive souvent que des lecteurs de ce blog s’interrogent sur la capacité qui apparaît dans ces pages de ne voir que le bon côté des choses. Comment expliquer que cela soit possible ? Comment expliquer, sans pour autant être sentencieuse et sembler être une donneuse de leçon ?
    Et puis voilà un livre qui vient – oui, je le répète, on est choisi par les livres : il s’agit d’Ivres paradis, bonheurs héroïques, de Boris Cyrulnik. Une phrase trouvée page 22 va aider à expliquer : « Un malheur nous identifie ».
    Durant de longues années, trop longues, il apparaissait que seul le malheur donnait sens, puisqu’il était omniprésent : deuils, violences, maladies, …. Dans un certain sens, toute tragédie était bonne à vivre : qu’aurait-on fait sans dispute, sans aigreur, sans regret, sans douleur ? On se croyait vaillante puisqu’on luttait en permanence. On se croyait forte puisqu’on devait affronter tant de chagrins. Vivre, c’était tout à la fois subir et combattre. Un combat comme celui de Sisyphe, vain. On ne savait pas que c’était vain.
    Et puis un jour, tout a changé. On ne peut pas l’expliquer. Tout simplement, un matin, on fut identifiée par le bonheur, même si les deuils, les violences, les maladies, les soucis, etc. continuèrent, parfois même jusqu’au paroxysme puisque tout ce petit monde contestait vaillamment afin de garder sa suprématie.
    Ainsi, à chaque jour sa petite mort ou ses petites morts, cela dépend – mais aussi, à chaque jour, son petit bonheur, ou ses petits bonheurs, cela dépend. Ce n’est pas mathématique, mais c’est le bonheur qui gagne. Toujours. Pas toujours tout de suite. Mais toujours en fin de compte.


  • Moisson.

    Recevoir un appel de la Médiathèque pour dire que le dernier livre de Cyrulnik, réservé il y a une semaine, est rentré. Une heure après, recevoir un autre appel de la Médiathèque car un autre livre qu’on a réservé, Je ne pense plus voyager, de François Sureau, est rentré aussi.
    Terminer la lecture du Jardin de Virginia Woolf.
    L’offrir à une amie qui aime les jardins et s’occupe du sien avec passion.
    Aller acheter un hibiscus jaune chez la fleuriste de Mar Vivo.
    Préparer les premiers poivrons à l’huile de l’été.
    Pour une toute petite fille, recoudre l’accroc qu’elle a fait à la robe de sa poupée préférée.
    Terminer une brassière pour une collègue qui attend son cinquième enfant.
    Accrocher au mur, dans son cadre de bois, la photo des champs de lavande à Valensole.
    Remettre la robe d’été bleue achetée l’an dernier pour aller en Italie.
    Compter avec ravissement les prochaines feuilles du caoutchouc : il y en aura six. Lui aussi se plait bien dans ce nouveau quartier.
    Aller à pied à la poste de Tamaris poster le courrier.
    Sur la route de St Maximin la Ste Baume, contempler le paysage et s’arrêter au bord d’un champ de coquelicot où on n’ose mettre le pied pour ne pas déranger les fleurs.
    Donner de la menthe aux voisins qui veulent faire un taboulé.